L’océan Antarctique aurait recommencé à absorber davantage de dioxyde de carbone (CO2). C’est une surprise pour les scientifiques qui craignaient un début de saturation.
Nous savions que les océans absorbent environ un quart des émissions carboniques provenant de la combustion du charbon et du pétrole. Mais l’océan Austral en absorbe à lui seul 40%, ce qui réduit le réchauffement du climat, précisent des chercheurs.
La Dre Dorothee Bakker, de la faculté des sciences environnementales de l’Université britannique d’East Anglia, explique:
« L’océan entourant l’Antarctique capte nettement plus de CO2 qu’il n’en libère, retirant notamment une grande partie de ce gaz émis dans l’atmosphère par les activités humaines comme la combustion des énergies fossiles »
« Cela contribue à freiner l’accroissement du CO2 dans l’atmosphère et à ralentir le changement climatique »
Elle mentionne que des recherches effectuées il y a une dizaine d’années montraient que les quantités de CO2 absorbées par l’océan Austral n’avaient pas augmenté depuis la fin des années 1980, faisant craindre à la communauté scientifique que cet important puits de carbone puisse commencer à se saturer.
À cette époque, l’océan Antarctique avait perdu 30% de sa capacité à capturer le CO2, ce qu’ils expliquaient par des vents plus forts qui faisaient remonter à la surface des eaux chargées en carbone.
Les nouveaux travaux de recherche, menés par une équipe internationale dirigée par le professeur Nicolas Gruber de l’Université ETH de Zurich, montrent que ce phénomène se serait inversé vers 2002, permettant à l’océan Austral de retrouver sa capacité initiale à absorber le CO2.
Le professeur Gruber a mentionné que:
« Nous avons été surpris de constater des variations aussi importantes dans les quantités nettes de carbone capturées par l’océan »
Les scientifiques croient que ce changement serait attribué à une combinaison de facteurs mais avant tout dû à une baisse de la température à la surface et à un changement de la circulation des courants océaniques qui ont maintenu les eaux riches en CO2 en profondeur.
Ces chercheurs ont analysé les mesures de CO2 à la surface de l’océan pendant une période de trente ans à compter de 1982. Ils ont comparé ces données avec les mesures de CO2 dans l’atmosphère faites par des satellites.
Cette recherche montre que le potentiel d’absorption du CO2 de l’océan Antarctique fluctue beaucoup plus au cours du temps que les scientifiques ne le pensaient.
Un autre coauteur de l’étude, le Dr. Peter Landschützer de l’Université de Zurich lance toutefois un avertissement:
« Notre modélisation statistique ne peut pas prédire l’évolution du potentiel de l’océan à absorber le carbone. Il est de ce fait essentiel de continuer à mesurer les concentrations de CO2 à la surface de l’océan Austral »
Toutes les conclusions de cette découverte sont publiées dans la dernière édition de la revue américaine Science.
[vc_facebook type= »button_count »][vc_tweetmeme type= »horizontal »]