L’Organisation météorologique mondiale (OMM) tire la sonnette d’alarme.
Si la tendance se maintient, prévient l’organisme des Nations unies dans un rapport préliminaire publié mercredi, 2014 sera l’une des années les plus chaudes jamais observées – si ce n’est la plus chaude – depuis que l’on a commencé à enregistrer les données météorologiques, il y a 135 ans. Or, souligne l’OMM, cela n’est pas sans impact sur les populations.
Au cours des dix premiers mois de l’année, la température moyenne de la Terre a été supérieure de 0,57 °C à la moyenne de 14 °C de la période 1961-1990.
Or, s’alarme l’OMM, cette hausse du mercure explique en partie des « pluies et inondations exceptionnelles » dans certaines régions du globe et des « sécheresses extrêmes » ailleurs.
Des scénarios atypiques
En mai, des inondations dévastatrices ont par exemple frappé la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie, touchant plus de 2 millions de personnes, ont rappelé les experts de l’organisation. En septembre, le sud des Balkans a enregistré 250 % de la moyenne mensuelle des précipitations, un taux qui atteignait 500 % dans certaines parties de la Turquie.
À l’inverse, dans la partie méridionale du nord-est de la Chine, les précipitations estivales ont représenté moins de 50 % de la normale, occasionnant une grave sécheresse. À la mi-novembre, le même phénomène a été observé dans une grande partie de l’ouest des États-Unis, où certains États ont reçu moins de 40 % des précipitations observées normalement.
En début d’année, la sécheresse a aussi touché le Canada, où de nombreuses régions dans l’Ouest et dans le Nord n’ont reçu que 50 % à 70 % des précipitations normales.
La situation a « mis à mal les moyens de subsistance des populations et semé la désolation », a commenté le secrétaire général de l’OMM, Michel Jarraud.
Les températures élevées enregistrées sur le globe entre janvier et octobre sont pourtant survenues en l’absence du phénomène El Niño, un réchauffement cyclique des eaux du Pacifique tropical qui provoque des températures plus hautes que la normale.
Notons qu’une grande partie des États-Unis et du Canada et certaines régions de la Russie centrale ont de leur côté connu des températures inférieures à la normale.
« Les émissions records de gaz à effet de serre et l’accumulation de ces gaz dans l’atmosphère rendent très incertain l’avenir de la planète, qui risque de devenir beaucoup plus inhospitalière. »— Michel Jarraud, secrétaire général de l’OMM
Selon le dernier rapport du groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), publié en novembre, les concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère sont les plus élevées depuis 800 000 ans.
Il y a quelques jours, l’Administration océanique et atmosphérique des États-Unis soulignait elle aussi que la planète était en voie d’établir un record de chaleur pour l’année.
L’enjeu des changements climatiques était au cœur de la 20e Conférence mondiale sur le climat de l’ONU. L’objectif des négociations est de parvenir, d’ici la fin de 2015, à une entente liant tous les pays à réduire leurs émissions de GES, de façon à limiter les effets du réchauffement de la planète.
Source: La Presse Canadienne