Début de la Conférence climat de Paris 2015

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La France présidera la 21ème Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015. Cette échéance est cruciale : elle doit aboutir à l’adoption d’un premier accord universel et contraignant sur le climat pour maintenir la température globale en deçà de 2°C.

Quels sont les enjeux qui seront abordés lors de cette conférence?

Les conclusions des travaux du GIEC ont largement démontré que l’intensification du dérèglement climatique due à l’activité humaine était une certitude et que le scénario de l’inaction aurait des conséquences catastrophiques. Le rapport 2014 du Programme des Nations unies pour le développement alerte déjà sur le ralentissement du développement humain en partie lié au dérèglement climatique et ses effets, notamment à l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles. La transformation de nos économies et de nos sociétés pour un monde décarboné est aujourd’hui un impératif : c’est bien de l’avenir de l’humanité dont il est question.

La COP21, que l’on appelle aussi Paris 2015, sera l’une des plus grandes conférences internationales organisées sur le territoire français. Elle doit aboutir à l’adoption d’un premier accord universel et contraignant sur le climat pour maintenir la température globale en deçà de 2°C.

Cette conférence doit marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international qui entrera en vigueur en 2020, en adoptant ses grandes lignes, avec comme objectif que tous les pays, dont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre – pays développés comme pays en développement – soient engagés pour la première fois par un accord universel sur le climat.

La France souhaite un accord applicable à tous, respectant le principe de différenciation (tous les pays ne sont pas également responsables du dérèglement du climat.

La France promeut aussi un « Agenda des solutions », qui a vocation à regrouper et à dynamiser les initiatives des entreprises, des collectivités, etc. afin de porter en amont de la conférence une vision plus positive de la lutte contre le dérèglement climatique. Paris 2015 doit incarner un changement de paradigme : lutter contre le défi climatique ne signifie pas un nécessaire « partage du fardeau » des émissions, mais constitue surtout une opportunité de créations d’emplois et de richesses, d’invention de nouveaux modes de production et de consommation.

Première semaine de travail autour du texte du futur accord de Paris

Les négociateurs du climat se sont retrouvés hier, dimanche le 8 février, à Genève pour une semaine de travail autour du texte du futur accord de Paris, le président des négociations les exhortant à travailler efficacement, avec « le sens du compromis et de l’urgence ».

Première réunion formelle depuis deux mois, ces discussions, sous l’égide de l’ONU, visent à aboutir en décembre à l’accord le plus ambitieux jamais signé pour lutter contre le réchauffement climatique, entente universelle devant prendre le relais du protocole de Kyoto pour l’après-2020.

Lors de la séance d’ouverture le péruvien Manuel Pulgar Vidal a mentionné que :

« Nous devons travailler avec un sens encore plus aigu de l’urgence »

Il rappelle les avertissements contenus dans le dernier rapport des scientifiques du climat (Giec) et mentionnant que l’année passée fut la plus chaude jamais enregistrée sur Terre.

Le ministre de l’Environnement du Pérou poursuit en s’adressant aux représentants des 195 Etats, toujours divisés sur plusieurs points clés:

« Je vous demande de travailler avec efficacité, et le sens du compromis. Je vous demande de trouver des solutions novatrices, le temps est compté, chaque jour doit être un succès. Ce n’est pas une compétition entre nous »

L’objectif est connu: il faut limiter la hausse de la température mondiale à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, faute de quoi la science prévoit un dérèglement climatique lourd de conséquences sur les écosystèmes, les sociétés et les économies, en particulier des régions les plus pauvres.

Or, au rythme actuel, le monde file vers +4 à 5°C à la fin du siècle si aucune mesure draconienne n’est prise pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, liées notamment à l’usage massif d’énergies fossiles.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé:

« Il faut qu’on arrive à lutter contre ce dérèglement climatique à la fois pour des raisons environnementales, pour des raisons de capacité de vivre mais aussi pour des raisons de santé et de sécurité »

« Si vous avez un dérèglement climatique, toute la sécurité mondiale est déréglée: l’immigration, le fait que l’on se bat pour des ressources, que ce soit pour du pétrole ou de l’eau »

« Les premiers résultats ne vont pas se faire en un jour. Il va y avoir des itérations successives, mais nous espérons que grâce au travail des uns et des autres, au mois d’octobre nous aurons un bon texte qui nous permettra d’aborder la COP21 de Paris dans un excellent climat pour obtenir un succès »

Mais les pays restent très divisés sur les moyens à mettre en oeuvre, comme le reflète le brouillon d’accord de 37 pages qui doit être étudié cette semaine, et qui propose tout un éventail d’options.

L’Américain Daniel Reifsnyder, qui co-présidera les débats de la semaine avec l’Algérien Ahmed Djoghlaf a insisté sur ce point:.

« La session de Genève est la seule session de négociation d’ici mai; son objectif est de présenter vendredi le 13 février à 18H00 le texte de négociation de l’accord de Paris sur le climat », « Mais le texte devra avant toute chose refléter les positions de toutes les parties ».

De nombreuses sont encore les questions non résolues. Comment répartir la charge des réductions d’émissions entre pays du Nord et pays du Sud, nations vulnérables, moins préparées, en demande d’énergie? Quelle place réserver aux grands pays émergents: Chine, Inde…?

Les pays en développement attendent des développés qu’ils mobilisent les fonds promis pour les mesures d’adaptation et de lutte contre le réchauffement climatique, soit 100 milliards de dollars annuels d’ici 2020.

Dimanche, l’Afrique du Sud, au nom d’un très large ensemble de pays émergents et en développement, en a appelé à la bonne volonté, notamment des pays riches, appelés à préciser comment ils comptent tenir leur promesse financière.

La représentante sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko a déclarée ceci:.

« On nous a demandé de faire tellement, en tant que tout premiers pays à supporter les impacts du changement climatique, et nous avons fait tant de concessions dans ces négociations au cours des années. Le groupe attend de voir ce que nos partenaires sont prêts à mettre sur la table »

Parallèlement aux négociations, les Etats sont invités à communiquer au cours de l’année leurs engagements en matière de coupes dans leurs émissions.

Les grandes Inconnues du futur accord sont ; quel mécanisme de révision et de progression pour ces engagements, à ce stade insuffisants, pour tenir la trajectoire des 2°C? Quelle forme juridique donner à la future entente de Paris? Et quelle action nouvelle pour la période 2015-2020, que les scientifiques considèrent comme critique?

Bref y aura-t-il un accord avant qu’il ne soit trop tard? Serons nous encore réactif au lieu d’être proactif et prévenir l’irrémédiable?

Moi personnellement je doute fortement que les membres des gouvernements puissent arriver à un accord afin de protéger l’avenir.

CaribouJe prends comme exemple une déclaration de M, Philippe Couillard, Premier ministre du Québec, qui a mentionné lors de son passage à Amos jeudi dernier qu’il n’avait pas l’intention de sacrifier un seul emploi pour protéger le caribou.

«Nous avons un objectif d’aires protégées. Mais moi, j’ai un autre objectif comme premier ministre du Québec, c’est de ne pas sacrifier de job pour ça.» «Dans l’environnement, il y a des familles humaines. Des familles de travailleurs. Eux aussi ont besoin d’être là et doivent être capables de vivre»

Luc Laporte

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