Ce sont les moteurs d’anciens réacteurs soviétiques des années 1960, utilisés dans le premier étage de la fusée Antares, qui semblent être à l’origine du problème technique qui a conduit mardi à la destruction de la fusée Antares, C’est ce qu’explique le Washington Post.
Les moteurs en question sont des modèles AJ-26, dérivés des anciens NK-33 soviétiques construits entre les années 1960 et le début des années 1970 et destinés à propulser le programme des lanceurs lourds N-1, A l’époque c’était un secret militaire de l’URSS. Ces fusées étaient alors destinées à être le fer de lance du Programme Lunaire habité soviétique. Elles furent abandonnées après l’échec de leurs tirs expérimentaux.
Après des années de stockage en URSS, ces moteurs ont été récupérés par les Etats-Unis dans les années 1990 pour alimenter les moteurs de la fusée Atlas 5, mais d’autres leur seront finalement préférés.
Puis Orbital Sciences, la société chargée par la Nasa de construire la cellule de ravitaillement Cygnus et la fusée Antares, les a intégrées à son projet spatial sous leur nouvelle forme: les AJ-26.
L’année dernière déjà, Elon Musk, président de la société SpaceX, elle aussi mandatée par la Nasa pour approvisionner la Station spatiale internationale (ISS), raillait les moteurs de son concurrent:
«Ils ont un contrat d’approvisionnement avec la Station spatiale internationale et leurs fusées, honnêtement, sonnent comme la chute d’une blague. Ils utilisent des fusées soviétiques des années 1960.»
«Cela signifie qu’ils utilisent des moteurs littéralement construits dans les années 1960, comme ceux gardés quelque part en Sibérie.»
«Quand vous regardez dans le reste du monde, il n’y a pas tellement d’autres options en matière de matériel d’une telle puissance.»
Alexeï Krassnov, chef du programme des vols habités de la Roskosmos (programme spatial russe) a déclaré à l’agence de presse RIA Novosti qu’il était prêt à ravitailler en urgence la station spatiale.