L’Europe et les Etats-Unis veulent s’attaquer à Google

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La Commission européenne veut déposer une plainte contre Google tandis que le Sénat américain va enquêter sur les accusations d’abus de position dominante

C’est une histoire qui dure depuis maintenant 5 ans mais qui risque de coûter très cher à Google dans les mois à venir. Google avait réussi à gagner du temps, mais la Commission Européenne en a assez d’attendre. L’ancien responsable de la commission, M. Joaquín Almunia, avait tenté par trois fois de clore un accord avec Google. Toutes ses tentatives se sont cependant heurtées à des contestations bien avant d’approcher une résolution à l’amiable.

Un nouveau responsable est maintenant à la tête de l’organisme, Mme. Margrethe Vestager. Elle avait laissé quelques mois à la firme de Mountain View le temps de proposer un accord pour mettre fin à sa position dominante en Europe.

Comme Google n’a pas répondu, la nouvelle commissaire en charge de la concurrence ne veut plus attendre et a décidé de mettre ses menaces en application. Soit d’imposer une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires. Avec les sommes actualisés, la firme pourrait devoir payer une amende de 6 milliards d’euros !

Mais ce n’est pas tout, puisque la Commission peut aussi ordonner la scission de Google en plusieurs entités. En novembre dernier le Parlement Européen avait présenté au vote une motion visant à scinder Google en deux, c’est-à-dire dissocier Google Search de ses autres services.

Si les dirigeants de Google ne veulent subir les foudres de la commission, ils auront tout intérêt à se dépêcher de parvenir à un accord. Il ne reste que quelques semaines avant que l’amende ne soit effective.

Du coté Américain, le Sénat revient à la charge contre Google et il va rouvrir l’enquête et en plus d’étudier attentivement les conditions dans lesquelles le géant avait été blanchi par la FTC d’accusations de position dominante. Elle veut déterminer s’il y a eu des malversations aboutissants à un accord.

À l’époque on présentait au FTC « le portrait complexe d’une entreprise travaillant dans l’objectif global de conserver sa part de marché en fournissant la meilleure expérience utilisateur, tout en s’engageant simultanément dans des tactiques qui résultaient dans un tort causé à beaucoup de concurrents verticaux, et qui ont probablement contribué à enraciner le monopole de Google sur la recherche et la publicité »

La FTC avait relevé des « facteurs atténuants » pour la firme, soit des bénéfices pour le consommateur issu des services Google et le fait que « la concurrence n’est qu’à un clic de là ». Rien n’oblige les consommateurs à utiliser Google car d’autres engins de recherches existent depuis longtemps comme Bing et Yahoo!

C’est ces facteurs qui ont peut-être conduit à la conclusion de l’accord, car la FTC semblant vouloir privilégier le « confort » apporté à l’internaute plutôt qu’une éventuelle distorsion de concurrence.

Donc l’élément clef de l’ensemble des accusations d’entraves à la concurrence contre Google est qu’il se servirait de son moteur pour mettre en avant et privilégier, parmi les résultats de recherche affichés aux utilisateurs, ses services ou programmes tiers aux détriments des autres résultats. Ainsi privés d’une partie du trafic web, les concurrents se retrouvent ainsi en position de faiblesse.

Je vous pose la question, n’est-ce pas ce que font tous les géants d’internet aujourd’hui en incluant les dirigeants des réseaux sociaux, promouvoir leurs produits et services en priorités?

 

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