Pollution des nappes phréatiques aux Etats-Unis

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Des chercheurs de l’EESI de l’Université d’État de Pennsylvanie ont détecté et confirmé la présence de polluants dans l’eau alimentant des résidences avoisinant l’un des sites d’exploitation de gaz de schiste du bassin de Marcellus et qui est due au procédé de fracturation hydraulique.

marcellus-shale-developmentLa fracturation hydraulique est une pratique courante pour extraire du pétrole ou du gaz naturel d’une roche trop dense pour l’utilisation d’un puits. Grâce à une injection d’un liquide sous pression, la roche se fissure. En plus des grandes quantités d’eau, une variété de produits chimiques sont utilisés dans des fluides de fracturation hydraulique.

Les groupes de l’industrie pétrolière et de gaz soulignent que les produits chimiques ne représentent généralement que de 0,5 et 2,0% du volume total du fluide de fracturation. Cependant quand des millions de litres d’eau sont utilisés, la quantité de produits chimiques par opération de fracturation est très grande. Par exemple, dans une seule opération de fracturation avec quatre millions de gallons de liquide, de 80 à 330 tonnes de produits chimiques serait utilisés

Il est donc reconnu que cette technique n’est pas sans risque. De plus, les impacts géologiques et la pollution des sous-sols et des nappes phréatiques sont des conséquences que l’on pourrait simplement qualifiées de mal maîtrisées par les personnes qui autorisent l’exploitation de cette ressource et par ceux qui pratiquent ce genre d’opérations.

Dans le bassin de Marcellus, les chercheurs ont pour la première fois démontré hors de tout doute que la fracturation hydraulique a causé la pollution des nappes phréatiques aux alentours.

shale-waterDes habitants s’inquiétaient depuis 2012 de leur eau, mais jusqu’à aujourd’hui, aucun des composants contenus dans cette eau n’avait pu être identifié avec précision par les par les services de santé de l’État, Il n’avait trouvé que des niveaux élevés de gaz naturel dans l’eau, mais n’avait pas découvert la contamination de l’eau et ne pouvaient pas déterminer ce qui causait la mystérieuse mousse de l’eau.

Les scientifiques, de l’Earth and Environmental Systems Institute (EESI), ont donc testé la composition du liquide en lui faisant passer des examens de chromatographie gazeuse, la séparation des molécules pour mieux les distinguer, puis de spectrométrie de masse, une analyse pour détecter des molécules par la mesure de leur masse.

D’une précision rare, ils constituent la preuve officielle et indiscutable que les nappes phréatiques, et donc indirectement les eaux du robinet, ont été polluées par les additifs utilisés, comme le 2-BE, pour les forages dans les opérations d’extractions de gaz dans les roches. Et ce malgré la profondeur des couches de schiste dans le sol.

Susan Brantley, directrice de l’Institut de la Terre et de l’Environnement, explique que:

« Cette découverte est importante parce que nous démontrons que les produits chimiques voyagent à travers plus de deux kilomètres de couches géologiques vers les puits d’eau potable. Les molécules chimiques que nous avons identifiées venaient soit des fluides de fracturation, soit des additifs utilisés pour les forages et ils se sont déplacés avec le gaz naturel à travers des interstices naturels dans la roche »

Marcellus-mapLe bassin de Marcellus est le nom d’une formation géologique de roches sédimentaires, à une profondeur de 4 000 à 8 500 pieds, située en Amérique du Nord dans le bassin des Appalaches, principalement sous le territoire de la Pennsylvanie et à cheval avec la Virginie-Occidentale, l’État de New York et l’Ohio. Il a une superficie de 246 050 km².

Dans ce type de gisement, le gaz est piégé au sein même de la « matrice rocheuse » d’où il ne peut pas être naturellement extrait.

L’Agence américaine de protection de l’environnement estime que 140 milliards de litres d’eau sont utilisés pour fracturer 35.000 puits aux États-Unis chaque année. Cela représente environ la consommation annuelle d’eau de plus de 40 à 80 villes aux États-Unis.

L’annonce a été publié dans un communiqué officiel de l’université et les résultats sont publiés dans les PNAS, une revue scientifique américaine.
 

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