C’est confirmé, un projet de fracturation hydraulique dans l’Ouest canadien a causé l’un des plus importants séismes liés à cette technique d’extraction : un tremblement de terre de magnitude 4,4 a secoué la région nord-est de la Colombie-Britannique.
C’est ce qu’a rapporté la commission de réglementation de l’industrie pétrolière et gazière de cette province à la chaîne publique canadienne (CBC), visant les activités de la compagnie Progress Energy en 2014, filiale du groupe public malaisien Petronas.
La commission a indiqué que le séisme avait été provoqué par l’injection de fluides pendant la fracturation hydraulique.
Il avait été précédé quelques jours auparavant d’un autre séisme de magnitude 3,9, selon l’organisme officiel Séismes Canada, et qui avait lui aussi été causé par la fracturation hydraulique.
A la suite du séisme, la compagnie avait dû se conformer à un ordre lui intimant de réduire les quantités de fluides dans ses injections.
Si l’industrie du gaz naturel liquéfié (GNL) progresse tel que l’espère le gouvernement de la Colombie-Britannique, les séismes induits par la fracturation hydraulique pourraient se faire cinq fois plus nombreux, estime un expert.
Une autre secousse de magnitude 4,6 a eu lieu le 17 août dernier, dans le nord-est de la Colombie-Britannique. La commission provinciale pour le pétrole et le gaz enquête, mais n’a pas encore établi de cause. Si cela est confirmé, ce séisme sera le plus grand de 2015. À quoi s’attendre du prochain…………
David Hugues, un géoscientifique qui a travaillé durant 32 ans à la commission géologique du Canada (CGC) et qui a récemment analysé les plans du gouvernement pour le compte du Centre canadien de politiques alternatives, les activités de forage devraient se multiplier par cinq d’ici 2020 pour remplir les plus hauts objectifs de la province.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique estime que cinq terminaux pourraient traiter 82 millions de tonnes de GNL par année. Cela représente jusqu’à 2100 puits par année.
M. Hugues nous prévient:
«Si cinq nouveaux terminaux sont construits, tenez-vous prêts pour des activités sismiques inévitables. Je ne pense pas qu’il ait de moyen de stopper cela. C’est le prix à payer.»
La fracturation hydraulique consiste à injecter à haute pression de l’eau ainsi que des produits chimiques et du sable, pour fracturer horizontalement les schistes.
Son utilisation a été mise en cause par le service géologique américain (USGS) dans la multiplication des secousses sismiques enregistrées ces dernières années dans le centre des Etats-Unis.
Dans certains cas, elle peut contaminer des nappes phréatiques, comme cela a été le cas dans l’état de Pennsylvanie depuis 2013.
En 2012, le caractère massif des fuites de méthane a été confirmé par des analyses faites en 2011-2012 dans le bassin gazier de Denver-Julesburg au Colorado. Près de 4 % de la production est perdue dans l’atmosphère.
En février 2011, le New York Times publie des documents qui révèlent que les eaux rejetées par les forages de gaz de schiste sont radioactives à des taux atteignant 1000 fois les limites autorisées.
Son utilisation a été mise en cause par le service géologique américain (USGS) dans la multiplication des secousses sismiques enregistrées ces dernières années dans le centre des Etats-Unis.
Pour finir, selon le département de géologie de l’université Columbia à New York, le nombre de tremblements de terre dans le midwest américain a notamment augmenté de 1 000 % en trente ans.
Source: AFP
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